A propos de Numérique Responsable
J’ai eu mon premier ordinateur personnel à l’entrée au collège, en 1984. Je me suis rapidement passionné par toutes les activités possibles, de l’écriture de programmes à leur usage plus ou moins ludique. Cela m’a conduit naturellement au métier de développeur. Après plus de 20 ans passés en entreprise de services numériques, j’ai connu dans mon parcours professionnel quelques mini-révolutions : la conception objet a déplacé mon attention portée un temps aux schémas de bases de données entité/relations, le Java a remplacé le Pascal, le RAD a limité l’utilisation de l’UML et du RUP, l’agilité enfin a balayé (du moins dans mon état d’esprit) la gestion de projet classique par phases au profit d’une relation plus directe, plus transparente entre les utilisateurs et l’équipe de développement.
Ces changements ont représenté des progrès de simplification pour bon nombre de développeurs, mais ont entrainé d’autres complexités hors de portée des décisions de l’équipe ou des parties prenantes directes des projets: un changement de version poussant au changement d’architecture, un nouveau framework rendant l’autre obsolète, … , accélération des changements, outils performants, complexité et incertitude croissante. Le monde était devenu VUCA.
Puis vint le confinement. Un temps pour s’interroger plus que jamais jusque là, sur notre rapport aux technologies numériques en tant que consommateur ou producteur, à titre individuel et collectif. Ce temps devant soi fut aussi l’occasion d’une prise de conscience des effets négatifs de nos comportements sur l’environnement, sur le vivant et sur l’humain. Fresque du climat, fresque du numérique, Green-IT, IT for Green mais aussi Green-washing, solastalgie, et autres néologismes pour exprimer ce que nous faisons et ce que nous nous faisons avec les technologies.
Pourtant, les solutions depuis le clean code et l’eXtreme Programming restent valides pour atténuer ses impacts négatifs et préserver l’image des technologies vecteur de progrès. Que manque-t-il donc pour résoudre les problèmes qu’occasionnent toujours et plus encore le numérique ? Un changement de modèle économique ? Certainement. Mais en attendant que faire ?
Le domaine du Numérique Responsable est aussi vaste que l’ensemble des problèmes qu’il occasionne. Et si je n’écarte aucun sujet, je ne peux que les aborder de mon humble place, biaisée par mon expérience, mais curieux des changements et dynamiques de ce métier à court, moyen, long terme.
Je me placerai ainsi soit dans la peau d’un développeur de logiciels pour proposer ce que je trouve de plus éthique au développement des services numériques, soit dans la peau d’un citoyen lambda soumis et sensible à un usage toujours plus important du numérique mais pas toujours conscient des risques, pour soi et pour les autres.