Cartes à jouer du numérique
Une entrée en matière fun et inclusive
Encore beaucoup de formations et ateliers de sensibilisations, commencent par un piqûre de rappel des effets dévastateurs du numérique sur la planète comme sur les personnes. De quoi plomber l’ambiance… Même si les arguments sont convainquants, appuyés sur des études et données scientifiques, au bout de 3 ou 4 slides, chacun a déjà compris pourquoi il était là, en tant que personne déjà convaincu ou bien encore à convaincre du devoir de changer quelque chose à son propre comportement.
Je n’aime pas les piqûres. Je suis allergique à celles des guêpes et frelons. Une seule anodyne sur l’instant, est capable de m’incapaciter pendant les heures qui suivent, dont quelques unes aux urgences. Parmi les désagréments, il y celui d’un rupture dans mes plans, d’une obligation à faire autre chose que ce qui était prévu. La contrariété à devoir faire quelque chose de différent que ce qui était prévu quelque soit le degré d’importance qu’on lui accordait reste puissante, même pour sauver sa vie.
Bref.
Ce qui compte c’est la mise en action
Agir plutôt que subir
Inviter à aller chercher l’information, à prendre connaissance de cartes et à les positionner pour construire sa propre cartographie.
Ce qui m’intéresse, c’est la rencontre et la qualité de relation : là où les pratiques réelles, les contraintes du quotidien et les intentions d’agir peuvent s’évoquer et se discuter sans accusation, sans condescendance, avec écoute et empathie.
(bien sûr que nous pouvons juger des pratiques, car une injonction à s’en prémunir n’est pas suffisante pour brider une de nos capacités essentielles.
, mais ne pas accuser les gens coupables, personne n’apprécie, tout le monde mérite d’être soutenu et encouragé pour ses gestes précédents et réussites à venir)
Les métacartes « Numérique éthique » sont pour moi un excellent outil dans ma valise de coach pour engager ses premières conversations.
- Nous sommes tous usagers du numérique C’est quelque chose que l’on a en commun. Nos usages.
Maintenant lesquels pourrions-nous challenger en quantité ? Placer les usages sur une ligne horizontale du plus au moins utilisé.
en qualité ? la qualité d’usage revient à questionner 2 dimensions
- La solution répond-elle à mon besoin ?
- Quel est mon besoin ?
- La solution est-elle bien dimensionnée pour satisfaire mon besoin ?
- Existe-il des alternatives qui me procureraient de plus grands bénéfices dont celui d’assumer mes choix avec un compromis de critères plus acceptable pour moi et ceux qui m’entourent ?
Pourquoi des cartes pour parler d’IT ?
Un jeu de cartes sur la table change immédiatement l’ambiance d’une réunion.
On quitte le slide deck et le « mode défense » pour revenir à quelque chose de plus simple : piocher, lire, réagir.
Les métacartes proposent des questions et des repères sur les impacts sociaux, environnementaux, économiques et politiques du numérique.
C’est concret, mais suffisamment ouvert pour laisser la place au contexte de chaque équipe et à la réalité de son organisation. [web:5][web:6]
Un icebreaker pour inclure tout le monde
Dans les formations et sensibilisations à l’écoconception menées avec des équipes IT de Michelin, j’utilise souvent les cartes en tout début de séance. [web:8][web:12]
Le format type :
- Chaque personne (ou binôme) pioche une carte.
- 2 minutes pour lire, se l’approprier, puis partager une anecdote ou une question liée à sa vie numérique.
- On laisse les résonances se faire : collègues qui réagissent, complètent, nuancent.
En dix minutes, la salle s’est réchauffée, les personnes se sentent autorisées à parler de leurs usages réels, pas de ceux qu’elles pensent « attendus ».
Ce n’est pas un quiz de bonne conduite, mais un moment où l’on peut mettre ses doutes et ses contradictions sur la table.
Un support pour questionner les solutions
Les métacartes ne servent pas qu’à briser la glace.
Dans d’autres ateliers, elles deviennent une grille de lecture pour évaluer une solution, une architecture ou un nouveau service numérique. [web:6][web:11]
On part souvent d’une situation très concrète :
- un service à refondre,
- un nouveau produit à imaginer,
- une chaîne de traitement de données à simplifier.
On choisit alors quelques cartes comme « critères du jour » : par exemple souveraineté des données, sobriété des usages, accessibilité, gouvernance du service.
Ces cartes structurent la discussion et évitent de réduire le numérique responsable à « consommer un peu moins d’énergie sur les serveurs ».
Au service des personnes, pas de la conformité
Ce qui compte pour moi, ce n’est pas de cocher toutes les cases d’un référentiel idéal, mais d’aider une équipe à trouver son prochain pas réaliste. [attached_file:1]
L’accompagnement que je propose s’ancre toujours dans ce mouvement : partir de ce qui est là, de ce qui coince, et de ce qui est déjà en germe comme envie de faire autrement.
Les cartes sont alors un miroir, pas un verdict.
Elles permettent de se dire : « Sur ce point, on est plutôt bons », « Ici, on n’a jamais pensé à cet angle », ou encore « On n’aura pas la perfection, mais voici ce qu’on peut améliorer dès ce trimestre ».
Ce que les cartes ne font pas (encore)
Comme tout outil, les métacartes ont leurs limites.
Aujourd’hui, elles ne sont pas encore pleinement disponibles en anglais, ce qui freine leur intégration officielle dans les kits globaux de formation d’une multinationale. [web:14][web:5]
Dans la pratique, cela veut dire :
- utilisation surtout avec des équipes francophones ;
- adaptation « maison » possible (traductions partielles, explications orales) en attendant mieux ;
- et, de mon côté, un engagement à contribuer à leur diffusion dans d’autres langues, avec celles et ceux qui auront envie de participer à cette traduction.
S’aligner avec mes valeurs d’accompagnement
Chez AgileBoarding, l’accompagnement repose sur quelques points non négociables :
- respecter la complexité des organisations, plutôt que plaquer une méthode, un processus, une cartographie unique, comme une vérité absolue ;
- prendre en compte les personnes dans la globalité de leur identité et de leur relation au monde ;
- installer des cadres légers où l’équipe peut apprendre, tester, ajuster. [attached_file:1]
Les métacartes trouvent naturellement leur place dans cette approche :
elles ne dictent pas une réponse, elles aident à poser les bonnes questions, au bon moment, avec les bonnes personnes.
Et maintenant, comment continuer la conversation ?
Si ce que tu viens de lire résonne avec tes propres questionnements sur la collaboration en général et sur le numérique responsable en particulier, il existe mille manières de poursuivre :
- expérimenter un simple icebreaker avec ton équipe, une fois, sans grande préparation, ni ambition si ce n’est celle d’ouvrir les fenêtres et les esprits ;
- utiliser quelques cartes comme check-list qualitative pour ton prochain projet numérique ;
- ou organiser un atelier dédié pour explorer plus largement l’impact de vos services et de vos pratiques.
Mon rôle, dans tout cela, n’est pas de détenir la solution, mais de me tenir à tes côtés pour faire émerger ce qui a du sens pour toi, ton équipe et ton organisation, ici et maintenant. [attached_file:1]